14 avril 2007

Chroniques de l'ascenseur: le rêve?

C'est quoi les Chroniques de l'ascenseur ?

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Les citations véridiques sont indiquées en gras pour l'instant.
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"Vous voyagez partout, vous parcourez l'espace et le temps, vos rêves doivent être assez ordinaires hein?"

Qu'une cliente m'a dit une fois.

- Pourquoi mes rêves seraient-ils plus désolants que le
s vôtres Madame, m'enquéris-je.

- Bin... La fonction primaire du rêve est de purger le cerveau de la banalité du quotidien et de l'amener dans des endroits... insoupçonnés. Et vous, vous faites cela à la semaine longue alors... Vous rêvez à quoi exactement?

Je n'ai su que répondre et, après l'avoir promptement laissée à l'étage Chanel, je me suis posé la question.

C'était il y a quelques mois. J'ai réalisé depuis qu'effectivement, je rêvais sans doute mais n'en gardais aucun souvenir. Jusqu'à ce matin. Sans doute le fruit d'une préparation mentale dont je n'avais aucun contrôle.

Le soleil plombait. Solide. On ne parle pas 30 degrés à l'ombre avec un pastis ici, on parle 3428 degrés pas d'ombre, pas de pastis, pas de crème solaire. La t
otale. Ça sentait l'Éthiopie. Moi qui a toujours voulu voir le Nil bleu. Vous savez, le Nil, cette foutue rivière qui coule à l'envers. Se divise en deux sources. Le Nil bleu puise sa source en Éthip... ah ma gueule!

Bref faisait chaud, très chaud, trop chaud. Mais aucun pore de ma peau ne suaintait. Tout de suite je me suis dis "impossible. Ou bien je suis dans un rêve, ou bien je suis dans une pub de Lise Watier vantant les mérites de son "no sweat ware". N'ayant reçu aucun écu de Lise - ni le moindre fax for that matter - je me suis dit que je rêvais.


J'attendais donc impatiemment au détour d'une dune d'apercevoir un oasis, vrai ou factice, qui m'aurait sorti de ma turpitude. Même pas. Mais il y avait une porte par contre, avec un bouton en son centre.


Eh bin. Même dans mes rèves, je décolle pas du boulot. C'est plaisant. Comme une coloscopie, mais différent. Le choix s'offre a moi : appuyer et redevenir ce que je suis en dehors de mon cortex, ou bien faire l'indifférent et vivre un rêve, à savoir me carboniser dans un désert dénué d'intérêt. Aventurier devant l'éternel, j'appuie.

Ding!

Pour une fois que je suis de l'autre côté de la porte.

Mais non.

Dès que ça sonne, je suis de retour dans mon cube, et la porte ouvre sur une mer de boue.

- Enfin du sec!

- Akhenaten? C'est toi?

- Bien sûr que c'est moi. Y'étais temps hein.

- Temps de quoi au juste?

- Hey man! Tu te rappelles pas? J'avais sonné frénétiquement... la Mer Rouge allait se refermer sur notre armée, le dernier survivant, tout ça?

- ah ouin...

- Même dans tes rêves, j'ai les pieds tellement mouillés. Tu me fais une place?

La porte ne s'est jamais refermée, j'étais ailleurs.

Le problème, le GROS problème, c'est que je suis maintenant très éveillé. Au faîte de ma conscience. C'est pas ça le problème, au demeurant. C'est que je suis toujours dans ce putain de désert. Éveillé. Et pas de porte.

Charlotte? Bébé? C'est quoi qui se passe là?


2 commentaires:

Jacynthe a dit...

c'est toujours un plaisir que de lire les chroniques de l'ascenseur.

Merci !

Philémon a dit...

C'est moi qui remercie :-)