12 janvier 2008

La chronique du calembour douteux

L'ami Lacruche est bien seul.

Abandonné par ses parents et amis, mais armé d'une Mastercard flambant neuve, avec hologrammes de riches banquiers dessus, il se tourne vers son dernier espoir: les lignes de rencontre téléphoniques.

Mais Lacruche, un être esseulé, est également profondément gêné et modeste de sa personne. Le seul son qu'il parvient à éructer auprès de son triste sans-fil noir, sombre comme une pleureuse italienne, est un triste Allô. Triste dans sa résonnance, triste dans son tracé sonore.

Mardi soir, il prend son courage à huit mains et appelle. Mireille est au bout du fil.

-Salut!

- Allô!

- C'est ta première fois ici?

- Allô!

- Oui je sais, mais... qu'est-ce qui t'amène ici?

- Allô.

Mireille raccrocha prestement. L'histoire dit que plus tard dans cette sombre soirée, elle trouva Rodrigue et fonda avec lui une famille dysfonctionnelle comptant quatre enfants, tous emprisonnés depuis. Mais l'ami Lacruche eut le coeur brisé, en 120 morceaux qu'il fut impossible de recoller.

MORALITÉ:
Tant va Lacruche, Allô!, qu'à la fin il se brise.

1 commentaire:

Encre a dit...

Ha! ha! ha! Alors on inaugure un nouveau libellé? :))