22 avril 2007

Pur Kwâ?

J'écris pourquoi? Pour qui? Pour moi j'imagine, pour laisser une trace tangible, retraçable.

Et là je vais voir un film - c'est mon boulot après tout, voir des films, donner mon opinion sur ceux-ci. Bah. Critique? Non j'hais le terme. Le boulot facile, critiquer une fois que tout est fait. C'est pour ça qu'on met "commenté par" dans nos textes. On critique pas, on commente. Manière de se cacher derrière une opinion? Peut-être. Mais je parle juste pour moi. J'aime pas critiquer, je déteste au demeurant. J'aime commenter, je peux vivre avec ça.

Bref j'écris, j'en suis bien content, ça me permet de me sentir vivant. Pas important, juste vivant, juste le plaisir d'apposer à un canevas virtuel un peu d'humanité. La mienne, du moins.

Et je vais voir ce film, Les amitiés maléfiques, que j'ai bien aimé. J'ai vu tant de navets récemment que ça fait du bien d'aller voir un film qui parle tiens, même si c'est un peu garroché, un peu "écoute moi réciter un texte". Y'avait un fond à ce film, intéressant. J'ai donné 4 sur 5. On s'en balance de la note, la mathématique n'a jamais rien compris de toute façon. Ça construit des ponts et ça allège parfois notre fardeau fiscal, soit, mais à la base, ça n'a jamais vraiment... ah je dis tant de conneries!

Et dans ce film, cette phrase de Karl Klause, cet heureux vivant que je ne connaissais ni d'Eve ni d'Adam : Pourquoi certaines personnes écrivent-elles? Parce qu'elles n'ont pas assez de caractère pour ne pas le faire.

Voilà deux semaines que je me repasse la phrase, je la décortique, je l'aborde de tous les angles. J'essaie de repousser loin de moi cette infâme conclusion. Parce qu'elles n'ont pas assez de caractère pour ne pas le faire.

Point zéro. Tout à fait vrai. Je manque de caractère, donc, d'office, j'écris. Hors de caractère, que puis-je faire? Écrire, au pis aller. J'essaie en tout cas. Ça ne prouve rien, mais ça justifie un tas de trucs. Ça ME justifie un tas de trucs. Mais je pourrais avoir tout faux. Ce qui ferait de moi un rebelle de pauvre pitance. Mais ce pain-là, je veux bien y mettre mes dents! C'est tout ce que je peux faire, pour l'instant. Je m'en substante aisément.

À quelle heure on soupe déjà?

P.S. J'écris pour Gaspard... car je lui dois bien ça.

4 commentaires:

Carl a dit...

moi je te lis et j'adore ... alors continue à écrire!

Et dis moi qui ne manque pas de caractère dans la vie!

© Mel a dit...

Fermer sa gueule, est-ce avoir ou manquer de caractère? Cette affirmation de Karl Klause n'a de sens que celui qu'on lui donne. Aussi, selon son propre raisonnement, il a démontré qu'il n'avait pas de caractère. N'importe quoi, où l'art de s'autodépréssier. Non merci pour moi, j'essaie d'arrêter.

Jacynthe a dit...

ouf ! ça porte à réfléchir ton billet. Je ne sais pas quoi en penser encore. Est-ce que c'est manquer de caractère pour vrai ? Car si oui, criss que j'en ai pas, j'ai toujours des mots qui défile dans mon ordi, sous mes doigts ou dans ma tête. La seule chose que je sais, c'est qu'écrire me donne l'impression d'être vivante... est-ce que c'est ça manquer de caractère ?

Georges a dit...

"Je n'écris pas pour une petite élite dont je n'ai cure, ni pour cette entité platonique adulée qu'on surnomme la Masse. Je ne crois pas à ces deux abstractions, chères au démagogue. J'écris pour moi, pour mes amis et pour adoucir le cours du temps.» Jorge Luis Borges.