2 mars 2007

Chroniques de l'ascenseur: jour 8577 (plus tard)

C'est quoi les Chroniques de l'ascenseur ?

Les citations véridiques sont indiquées en gras pour l'instant.
______

L'odeur de laine, c'est moi. Mais ça en valait la peine. Malgré les récriminations de mes habitués, je suis parti pour la journée. Bon j'avais mis une note, pas comme çi j'étais parti comme un voleur... Peut pas plaire à tout le monde. Veut pas plaire à tout le monde.

C'était pas banal comme anniversaire. Je vous raconte.

Entre un kid ce matin, pas vieux, je dirais qu'il avait l'âge que j'avais à son âge. Mais je respecte mes jeunes clients. Sont moins hypocrites que les autres. Alors il entre et... bon attendez ça sonne. Client oblige, je vous reviens dans deux sec'...

ding!

- Gaspard, quelle surprise! Ça fait un bail mon vieux! Merde, c'est toi qui sent comme...

- On s'est vus hier Mimosa, surprise mon cul. Tu vas toujours aussi mal?

- Ouais, ça farte super, et toi?

(Mimosa aimait beaucoup tester les répliques de films sur les gens. Tester étant l'expression latine pour 'faire chier')

- Oui oui, ça.... bon entéka. J'ai pas toute la journée là, j'ai des portes à lustrer. Je te laisse au...

- Aux wc mec. Aux wc.

- Ankara donc. (il vivrait 1000 ans dans une toilette turque qu'il saurait pas comment l'utiliser. j'ai déjà hâte aux anecdotes).

ding!

- Wôôôô, c'est quoi ce bordel...

- Sors Mimosa.

Bon, ok. Entre ce kid donc, très jeune. Le foulard et tout. Commence à me parler d'un dessin de mouton. Ça y est, St-Exupéry revisited. J'étais pas vraiment dans l'esprit de la chose.

J'allais lui suggérer d'accepter le dessin de l'autre là, l'aviateur perdu, il me balance un 'ah non non, vous avez tout faux, je l'ai le foutu mouton. Je sais pas pourquoi j'ai demandé ça monsieur, honnêtement. C'est bien joli, mais quelle grande gueule. Bêêêêêê. Ouais ta gueule bêêêê. C'est petit chez nous. Vous le voudriez pas hein? Pr'hasard?'

- Bin oui, il va être mieux ici hein. J'ai justement le pas de place nécessaire pour qu'il soit heureux.

- Ah y'a ça. Bin venez le voir? Je reste à côté.

- ...

ding!

La porte ouvre chez son voisin. J'avais mal appuyé. Un gros alcolo qui nous vomit son Château Pétrusse '88 au pied d'un réverbère, ça ouvre l'imagination au cube. Si ça continue, va falloir que je prenne une gravol.

- Euh Monsieur, c'est que c'est p...

- Oui, le Monsieur est au courant. Allez, on recommence.

J'ignore totalement comment je me suis retrouvé sur sa planète par la suite, avec un dessin de boîte trouée dans la poche de ma veste. Un blackout sans doute. Mais bordel que j'y étais bien. On est souvent mieux ailleurs. C'est pour ça que ça existe d'ailleurs, l'ailleurs. Sinon
ça donnerait quoi?

Quand je suis revenu chez moi - ici - j'avais deux ans de moins. C'est peut-être le secret de mon nouvel ami pour rester aussi jeune. C'était ma fête aujourd'hui, mais j'ai le même âge que lui. Même en soustrayant deux ans. J'ai touché l'immortalité ce soir.

Et un mouton.

Ca chlingue solide, un mouton.

4 commentaires:

Mlanie a dit...

Ouain ben ça va vite devenir un classique ça! C'est assez divertissant la vie d'un ascenseur finalement!

Anonyme a dit...

Tu te rends compte que tu vas rendre les gens dépendants hein?

Philémon a dit...

C'est le but. Après ça quand ils seront bien agrippés, je pourrai leur vendre de l'assurance et les frauder sauvagement.

Encre a dit...

Ok Philémon, après avoir lu deux épisode, je monte dans l'ascenseur!(un peu retardement mais bon)