Hier soir, le bal. Eh oui, même au primaire, un petit bal de finissants est organisé. Pourquoi pas! Ce n'est pas parce qu'on a juste 11 ans qu'on ne crée pas des liens.
Bal donc, notre belle dame s'est même affublée d'un superbe cavalier. Nous, parents aimants, avions bien hâte au récit de fin de soirée.
21h, ça sonne deux coups, trois coups. Je me lance dans l'escalier. Ouvre la porte, m'attendant à voir une superbe jeune dame resplendissante.
Il y avais effectivement une jeune dame belle comme douze printemps. Même vingt-quatre, j'ai pas eu le temps de compter, occupé que j'étais à lire toute cette grande peine sur ce si petit visage. J'aurais bien aimé dire autre chose que des banalités, mais tout ce que j'ai pu dire...
- Mais... qu'est-ce qu'il y a???
Il y a que... j'ai réalisé, moi au rez-de-chaussée et sa douce maman un étage plus haut, que ce que des parents de 37 ans voient comme un rite de passage important - du primaire au secondaire - représente la fin du monde pour une enfant de 11 ans.
Adieu les ami(e)s pour la vie.
Adieu tout ce qui a été construit, il faudra tout recommencer. Se refaire, se redéfinir. Démolir son statut d«incontournable». Tout reconstruire en somme.
On aurait pu la prévenir.
Mais on aurait vicié le processus. Au secondaire, ma belle, c'est là que tu vas te faire tes ami(e)s pour toujours, c'est là que tu vas poser les bases qui font faire de toi la personne que tu seras. Mais on ne peut pas te le dire. Pour la simple et bonne raison que...
Tout ça t'appartient.
Alors on va pleurer ta peine, et sourire pour des raisons que tu ne connais pas encore.