25 février 2008

Mâle attaque

On se rend cet après-midi à l'ouverture du FIFEM, le Festival international du film pour enfants de Montréal. J'apprécie beaucoup cet événement, parce que c'est bien fait, ça ne vend rien d'autre que du cinéma, ça ne prend pas les enfants pour des demeurés et j'aime beaucoup l'énergie de sa directrice générale qui trippe comme une fillette de 12 ans.

Maman et moi, on a justement amené notre fillette de presque 12 ans aujourd'hui. Même si le film s'annonçait un peu d'un ennui mortel (la suite d'un film pays-bassèque un peu drabe qu'on a visionné l'an passé). Mais bon, on est fashion, on est posh, on y va.

La beauté de la chose du FIFEM, c'est qu'il y a un jury qui délibère des films présentés - comme dans tout bon festival régurgiterez-vous - mais à la nuance qu'il est composé d'enfants. Quelle excellente idée. Vraiment.

MAIS!

Deux jeunes membres du jury - des gars! - passent devant nous et commentent leur importante nomination. Grave erreur!, considérant que je suis avec deux filles qui ne demandent pas mieux que de ridiculiser l'HOMME, celui qui meure presque lorsqu'il est enrhumé (elles ne peuvent pas comprendre; mes lecteurs masculins sauront de quoi je parle).

Donc, les GARS passent devant nous et discutent. Le beau blond nous offre:

«Aille, on est TELLEMENT hot, on est sur le jury. On a du POUVOIR.»

Il n'en fallait pas plus pour que ma belle héritière crache son popecogne, se torde de rire, se tourne (évidemment) vers moi pour me réciter ad nauseam ce qu'elle vient d'entendre, et se tourne vers maman pour recevoir son doux regard approbateur.

-«Du pouvoir! AHAHAHA, c'est TELLEMENT une réaction de gars.»

Maman ne dit mot, mais consent en crisse. Ah c'est pas vrai, elle en a dit des mots, mais désagréables. Bref.

J'essaie de trouver une répartie qui pourrait les calmer, les ramener à la raison, mais alimentée par les regards approbateurs de maman, notre héritière est au max de sa condescendance envers la force masculine. Je le devine à sa joue qui rebondit, à son regard moqueur et - accessoirement - à la sortie d'égout qui lui sert de bouche.

J'aurais pu m'en sortir, vous saurez, n'eut été de nos jeunes amis qui ont repassé devant nous en vociférant quelque chose comme «C'est fort, je sais pas combien on est payé pour ça! Wooooo!». En fait, c'était pas quelque chose comme, c'était exactement ça.

Avant que je puisse placer un mot, fillette vomit son humour déplacé (qui vient de sa mère) dans son sac de maïs, se tord d'humour désagréable, et maman est vraiment satisfaite de me laisser savoir par regard direct que les HOMMES sont tous des petits Adolf en puissance. En insistant évidemment sur les «Ah, les gars! On rit pas de vous autres, on fait juste vous observer.» La belle jambe que cela me fait. La belle jambe.

J'ai vraiment hâte à quelque part cette semaine, quand Chose, du haut de son 3 pieds et demi, va réaliser que de pondre des «critiques» de films, son père fait aussi ça pour lui payer ses maudites poires asiatiques. «Oh le gros gars puissant. Es-tu bien payé pour ça? Ahahah, pisses-tu loin?».

J'en connais une qui va se les payer toute seule, ses cours d'équitation.

Je suis avec vous autres, les boys!!! Vous êtes hot. Mais de grâce, cibole, votez pas pour le film de cet après-midi...

1 commentaire:

Butterflies in my stomach a dit...

À voir ça comme ça, l'héritière risque de trouver ça moins drôle quand viendra l'heure de se trouver un mec potable.