- Vous avez certainement un plan de carrière, jeune homme?
- Un comment?
- Un plan de carrière. Vous voulez être où dans 10 ans?
- En état respiratoire, ce sera déjà ça.
- Oui, évidemment, ahahah (rire forcé). Mais sérieusement?
- Bin c'est sérieux d'être en vie non ?
- Bon. Donc, votre plan?
- Euh... Eh bien je pensais à ça ce matin en frôlant la mort et...
- Vous est arrivé quelque chose, ciel!
- Ah, non non. Je marchais sur le bord du trottoir, vous savez, sur le bord vraiment. De chaque côté, un ravin de 1000 kilomètres, faut pas mettre le pied en dehors, ce genre de chose. Vous savez, frôler la mort là.
- Soyons sérieux.
- Bin je le suis. Z'avez jamais frôlé la mort comme ça?
- Je déduis avec tristesse que vous n'êtes pas sérieux pour votre avenir jeune homme.
- Vous avez jamais marché près d'un ravin de 1000 km, de toute évidence. Vous devriez, ça replace les priorités drôlement. Surtout sur un coin de rue, à partir de là, faut piler sur les lignes blanches sinon des crocodiles sanguinaires vous coupent les jambes au mollet et...
- Et vos REER?
- Chut. Dites le pas, j'en ai pris. Pour couvrir les frais d'expédition de l'équipe de spéléologues qui viendra me chercher au fond.
- Bon, je crois que je parle dans le vide.
- Parlez pas du vide, j'ai le vertige je pourrais basculer. J'ai pas encore cotisé assez, pour l'instant j'ai assez pour qu'un demi-spéléologue vienne me chercher. Vous connaissez la rareté des spéléologues-tronc ces temps-ci? C'est rare comme l'intégrité.
- Je ne vous reconduis pas, vous connaissez le chemin.
- Oui merci. Votre fenêtre ouvre plus grand?
3 commentaires:
Ce qu'il y a de bien avec les REER c'est que... c'est quoi déjà?
C'est quand tu fais ce genre de textes que tu es à ton meilleur Philémon.
Une vraie perle. Chapeau!
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