27 mars 2008

Le coeur de Myriam

Myriam et moi n'entretenons pas une solide relation d'amitié. Collègues du secondaire, nous échangeons un courriel à tous les sept ans, du niveau de : «Bonjour! quoi de neuf? Ah oui deux enfants déjà!, mazette! Ta job te fais chier toi aussi?»

Nous nous sommes revus récemment, à l'occasion de notre cinquantième anniversaire de graduation du Collège (c'était peut-être moins). On a jasé quelques minutes, échangé quelques blagues, assez pour que je sache qu'elle n'avait pas changé d'un iota, toujours aussi avenante, maintenant mère, tout va bien.

Dans un courriel expédié collectivement de ma tribu Promotion 1987, j'apprenais en fin de journée que Myriam a souffert d'un ACV.

Un ACV!

Il n'y a pas si longtemps, ce genre d'événement était strictement réservé à nos oncles alcolos, à nos vieilles tantes souffrantes. Myriam a souffert d'un ACV à mon âge. À notre âge, nous qui étions éternels hier matin.

Nous étions éternels.

Le mot «cancer» est également apparu récemment. Comme une épée de Damoclès, il va de soi.

Mais nous sommes éternels.

Parce qu'un ACV ne nous tue pas.

Parce qu'une menace de cancer ne nous tue pas.

Parce qu'on se réveille demain matin, en pensant aux 1001 détails de la vie, aux vêtements à laver, à l'entrée à déneiger, aux impôts à se faire imposer.

Ainsi vont les choses de la vie. Et je pense à Myriam, et aux autres qu'il m'est impossible de perdre.

Nous sommes éternels.

2 commentaires:

-CaR0- a dit...

Touchant. Merci d'avoir partagé ces belles pensées.

Anonyme a dit...

On avait pas dit que tu postais pas ce genre de trucs pendant mes SPM?
J'ai les larmes aux yeux.

Je t'aime, tiens.